Sur le côté droit du Vittoriano, deux escaliers tout aussi spectaculaires montent vers l'ancien mons Capitolinus : quelque deux cents ans séparent les deux ouvrages, mais le contraste entre l'âpre essentialité de l'un et l'harmonie de l'autre révèle le changement irréversible de l'esprit du temps. Si la monumentale Cordonata conçue par Michel-Ange dans le cadre des travaux du Capitole, pour la venue de Charles Quint à Rome, est en effet l'un des symboles de la Rome de la Renaissance, l'escalier raide qui la flanque nous transporte au Moyen-Âge.
124 marches de marbre très ancien, peut-être prélevées sur ce qui restait du Temple de Sérapis au Quirinal, mènent au sommet nord de la colline du Capitole, l'Arx, où se trouvait probablement, à partir du VIème siècle, l'église et le monastère attenant qui, à partir du XIVème siècle, sera connu sous le nom de Santa Maria in Aracoeli. En 1250, la propriété du site était entre-temps passée aux Franciscains, qui ont commencé à le rénover, donnant à l'église les formes romanes et gothiques que nous voyons aujourd'hui et changeant son entrée et son orientation - non plus vers le Forum Romain mais vers le Champ de Mars et Saint Pierre. Pour relier l'église à la ville et surmonter la grande différence de hauteur avec la rue en contrebas, un nouvel escalier imposant fut alors construit : réalisé par Lorenzo di Simone Andreozzi aux frais du peuple romain pour remercier la Vierge d'avoir sauvé la ville de la peste, il aurait coûté 5 000 florins et aurait été inauguré, selon la légende, par le tribun Cola di Rienzo.
Au XVIIe siècle, les paysans qui venaient à Rome pour vendre leurs produits avaient l'habitude de camper sur les marches pendant la nuit. Cette coutume fut brusquement interrompue par le prince Caffarelli, qui habitait à peu de distance. Ne supportant pas la racaille et le bruit, il fit rouler un soir des tonneaux remplis de pierres dans l'escalier, écrasant les personnes endormies et causant des morts et des blessés. Pour éviter d'autres accidents, l'escalier a été fermé par de grandes portes, qui sont restées en place jusqu'à la fin du XIXème siècle. L'escalier était également considéré comme un « escalier sacré » que l'on devait emprunter à genoux pour recevoir la grâce souhaitée. Son pouvoir s'étendait également au Loto : la tradition voulait que, pour obtenir les numéros gagnants, il suffisait de le gravir à genoux la nuit, en récitant l'Avemarie et le De profundis et en se recommandant aux Rois Mages. Essayer pour le croire...
La Basilique de Santa Maria in Aracœli
Place Venezia
Le Capitole : la colline des légendes
Monument à Vittorio Emanuele II (Vittoriano)
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