La Fontaine du Babouin

La fontaine du Babouin fut ainsi appelée par la population romaine en raison de la statue absolument pas belle au dessus de la vasque, qui ressemblait un singe. Elle était d’abord une “fontaine semi-publique”, c’est à dire réalisée aux dépens du commerçant de Ferrare Alessandro Grandi, mais destinée à un usage  public. Cette dénomination devint tôt  si populaire, que le nom de la rue a changé aussi en Rue du Babouin, alors qu’à l’origine elle s’appelait Clementine en hommage au pape Clément VII (1523-1534), qui l’avait oùverte.

Réalisée vers 1576, la fontaine se composait d’une vasque en granit gris de l’époque romaine, où l’eau tombait à travers un simple tuyau; au dessus, une statue en tuf grandeur nature qui représentait un Sylène couché sur une falaise. Alessandro Grandi avait placé la fontaine dans une niche le long la façade principale de son palais. Au XVIIe siècle l’immeuble fut acquis par la famille Boncompagni-Ludovisi, qui, en 1738, le rénova complètement. La fontaine fut alors déplacée à la gauche de sa position originaire, dans une niche semblable, délimitée par deux pilastres et une architrave décorée avec deux dauphins en travertin.

En 1877, la fontaine fu démantelée pour les travaux de construction des égouts; la statue du Sylène fut placée dans la cour du palais Boncompagni, tandis que la vasque prit la place de l’abreuvoir dans la rue Flaminia, face à la fontaine du pape Jules III ( 1550-1555). Finalement, en 1957 le Babouin fut recomposé pres la siège originaire, mais du coté opposé de la rue, à la gauche de l’église de St.Anastase des Grecs.

La statue du Sylène (qui est antique à part la tête) est aussi identifiée avec la divinité du peuple sabin Sanco Fidio, le semi-bouc. Dans la tradition populaire elle est devenue part du groupe des “statues parlantes” (avec Pasquino, Marforio, Madame Lucrezia et l’Abbé Louis) qui composaient le “Congrès des Intelligents”; sur ces statues les romains avaient l’habitude d’apposer des feuillets avec leurs plaintes anonymes, connues comme “pasquinate” (du nom d’une des statues).