Raphaël, surnommé d’Urbin (l’Urbinate), puisqu’il est originaire des Marches, a toujours été considéré l'un des artistes les plus influents de la Renaissance, comme aussi Léonard de Vinci et Michel-Ange. Il est en mesure de conquérir avec son art et son charme les personnages les plus importants de son époque.
Il est né à Urbin en 1483 et il est encore un enfant quand il entre en apprentissage chez le Pérugin (Il Perugino). Plus tard il visite plusieurs villes italiennes, comme par exemple Sienne et Florence. Il observe beaucoup, fait un peu de pratique, se confronte aux autres artistes et il crée! Raphaël est un talentueux fils d’art, un artiste à l’âme noble et gentille, peintre de l’harmonie et de la beauté. Il a été souvent idéalisé , pourtant il est, lui aussi, un homme de la rue et authentique. Il n’est pas insensible à l’amour et à la passion non plus comme le prouvent les six sonnets d’amour dédiés à une femme dont nous n’avons pas encore assez d’informations.
Cet itinéraire commence sur les traces de Raphaël en tant qu’homme de la rue, c’est pour ça que notre première étape doit être la Galerie Nationale d’Art Ancien du Palais Barberini (Galleria Nazionale d’Arte Antica di Palazzo Barberini). Cette Galerie abrite le fascinant tableau La Fornarina (1518-19) qu’on peut considérer comme un équivalent de la Joconde. Cette œuvre nous montre Raphaël en tant qu’amant et artiste. Derrière le regard mystérieux et le sourire énigmatique de la jeune femme se cacherait sa bien-aimée qui est généralement identifiée comme étant la fille d’un boulanger de Trastevere. La jeune femme est représentée comme une déesse. On dit que Raphaël est très jaloux de ce tableau et que c’est pour ça qu’il le garde dans son atelier jusqu’à sa mort.
L’itinéraire continue vers la Galerie Borghèse (Galleria Borghese) qui abrite dans ses sales les premières œuvres de l’artiste. Elles auraient dues être exposées ailleurs mais finalement elles sont devenues une partie de la collection du cardinal Scipione comme par exemple la Déposition de Croix (Deposizione di Cristo) (1507). Cette œuvre, dite aussi Retable Baglioni (Pala Baglioni), avait été conçue comme tableau d’autel pour la chapelle de la Chiesa San Francesco al Prato à Perouse, avant d’être donnée au cardinal Borgèse.
Une autre histoire singulière est celle concernant La Dame à la Licorne (la Dama con Liocorno) (1505-06) . Est-ce que vous savez qu’avant sa restauration (1935) on pensait qu’il s’agissait de Sainte Catherine d’Alexandrie (Santa Caterina d’Alessandia)? Eh bien oui. Roberto Longhi, célèbre historien de l’art, a découvert, à travers une étude très détaillée, que sous la roue dentée, principal attribut de la Sainte, il y avait un licorne. Ce dernier est le symbole de la pureté virginale. Il s’agit d’un détail qui a changé d’une manière radicale la lecture iconologique de l’œuvre.
Notre voyage sur les traces de Raphaël continue dans la magnifique Chapelle Chigi (Cappella Chigi) dans l’église Sainte-Marie-du-Peuple (Chiesa di Santa Maria del Popolo), qui témoigne d’une façon splendide de son activité d’architecte. Raphaël réalise le projet de la chapelle et le dessin de la mosaïque de la coupole.
Maintenant depuis Piazza del Popolo vous pouvez rejoindre les Musées du Vatican (Musei Vaticani) où il est possible d’admirer les œuvres les plus significatives de Raphaël. C’est ici que le Magister a su démontrer d’être à la hauteur de ses contemporains et s’impose comme l’un des artistes les plus en vogue du XVIe siècle. Les Chambres de Raphaël (Stanze di Raffaello), petites et extraordinaires au même temps, abondent en fresques de l’artiste. Faites attention parce que le risque d’être frappés par la syndrome de Stendhal est très élevé. En effet ce n’est pas facile de détourner les yeux du groupe des philosophes et des érudits de l’École d’Athènes (Scuola di Atene) (1508). Parmi ces derniers vous pouvez reconnaitre des visages connus, comme par exemple Léonard de Vinci, Michel-Ange, Bramante et Federico II Gonzaga qui sont ici représentés comme les philosophes les plus célèbres. Il sera presque impossible de ne pas être fascinés par la grâce des formes et l’harmonie des couleurs du Parnasse (il Parnaso) (1511) comme aussi par la perfection des architectures en arrière-plan dans chaque partie. Dans les autres salles vous trouverez d’autres œuvres parmi lesquelles la Transfiguration (la Trasfigurazione) (1518-20) qui était exposée autrefois à l’intérieur de la Basilique de Saint-Pierre (Basilica di San Pietro) tandis aujourd’hui elle a été remplacée par une copie en mosaïque.
Parmi les nombreuses œuvres de Raphaël on trouve aussi, à Rome, ses œuvres architecturales. On pourrait dire qu’il s’agit presque d’un record, étant donné que la ville conserve le plus grand nombre d’édifices qui lui ont été attribués. On n’a pas besoin de s’éloigner beaucoup de Piazza San Pietro pour admirer ses œuvres architecturales; il suffit de songer aux Loges du Vatican (Logge Vaticane) et au Palais Jacopo da Brescia (Palazzo Jacopo da Brescia) dont la façade est encore préservée. Il s’agit de deux exemples du style Renaissance. Pendant le XVIe siècle Raphaël est devenu très célèbre et c’est pour ça qu’on lui confie plusieurs portraits, tableaux d’autel et peintures murales même quand il est en charge des fresques du Vatican. À l’aide de ses élèves il travaille sans relâche et simultanément dans différents chantiers.
Autre étape fondamentale de notre itinéraire est la Residenza Chigi, qui a pris le nom de Villa Farnesina, aujourd’hui siège de l’Académie Nationale des Lyncéens (Accademia Nazionale dei Lincei) où l’artiste travaille à maintes reprises afin de réaliser des peintures murales pour son commettant le plus fidèle : le banquier Agostino Chigi. Il réalise en effet la Loge de Galatée (Loggia Galatea) (1511-12) et la Loge de Psyché (Loggia di Amore e Psiche) (1517-19), achevée plus tard par ses élèves. À travers ces œuvres Raphaël donne preuve d’une grande connaissance de la littérature et de l’art classiques.
À Rome, plus qu’ailleurs, l’attraction vers l’antiquité est très forte, Raphaël n’y échappe non plus. L’artiste, désigné Surintendant générale des Monuments Antiques de Rome en 1515, veut absolument récupérer les antiquités romaines. C’est pour ça qu’il participe aux fouilles à la recherche des témoignages de la Rome Impériale dont il commence à tracer même un plan détaillé qui, malheureusement, n’a jamais été achevé.
Notre itinéraire continue près de Lungotevere dei Tebaldi où vous pouvez visiter la petite Église de Sant’Eligio degli Orefici (1509-1775), intervention architecturale encore intacte; le choix d’un plan centré en croix grecque nous permet de reconnaitre l’influence de Bramante et de son projet pour la Fabbrica di San Pietro.
Il y a d’autres étapes fondamentales de cet itinéraire à la découverte du grand artiste de la Renaissance, c’est à dire l’Église Sainte-Marie-de-la-Paix (Chiesa di Santa Maria della Pace) et la Basilique Sant’Agostino in Campo Marzio, tout près de Piazza Navona, où Raphaël a réalisé respectivement les Sibylles (le Sibille) et le Prophète Isaïe (il Profeta Isaia). Il ne sera pas difficile de constater comme les postures des personnages témoignent de l’influence de Michel-Ange. En effet on dit que Raphaël aurait vu, avec l’aide de Bramante, les Ancêtres de la Chapelle Sixtine avant le démontage des échafaudages. Pourtant Le Magister conçoit une solution novatrice en introduisant une tendance plus fluide et continuelle par rapport à l’art de Michel-Ange.
Les tableaux de Raphaël ont suscité un collectionnisme frénétique parmi les gentilshommes et les érudits de son époque. On compte plus de quatre-vingts tableaux éparpillés dans le monde entier. Rome abrite nombreuses œuvres de Raphaël qui sont les plus significatives et qui ont été achevées par les plus connus parmi ses élèves. Raphaël incarne l’artiste idéal de la Renaissance, apprécié par les papes, les cardinaux et par les familles nobles les plus influentes.
Quand il tombe soudainement malade, Rome est envahie par un sentiment de découragement général. On dit que pendant les quinze jours de sa maladie le Pape Léon X de Médicis lui-même rend visite à son artiste de cour pour lui apporter du confort. À côté du corps inanimé de Raphaël il y avait la Transfiguration (Trasfigurazione). Comme le dit Vasari : les âmes de ceux qui contemplaient son corps inanimé, rapproché de son œuvre presque vivante, éclatèrent de douleur», («la quale opera nel vedere il corpo morto e quella viva faceva scoppiar l’anima di dolore»). Raphaël meurt le 6 avril 1520 à l’âge de 37 ans. Il est enterré sous la coupole du Panthéon, le temple dédié à tous les dieux. Selon ses volontés son tombeau, dernière étape de notre itinéraire, se trouve dans la troisième chapelle et il est surmonté d’une sculpture de la Madone de la Pierre (la Madonna del Sasso).
Afin d’enrichir votre itinéraire n’oubliez pas d’arriver jusqu’à Via del Corso pour visiter la Galerie Doria Pamphilj à l’intérieur de laquelle vous pourrez admirer le Ritratto di Andrea Navagero e Agostino Beazzano (1516). Il ne faut pas manquer l’élégant bâtiment de la Renaissance, Villa Madama, l’une de ses dernières œuvres. Raphaël s’est inspiré des Villas de la Rome antique parmi lesquelles Villa Adriana à Tivoli et la Maison Dorée (Domus Aurea) à Rome.
Avec la collaboration des bénévoles du Projet du Service Civique National 2020 “Rome t’Accueille”
Palais Barberini (Palazzo Barberini)
Parmi les portraits attribués à Raphaël le plus aimé de tous est sans aucun doute La Fornarina (1518-19), exposé à la Galerie Nationale d’Art Ancien du Palais Barberini (Galleria Nazionale d’Arte Antica di Palazzo Barberini). Même si on ne peut pas l’affirmer avec certitude, la légende veut que la femme soit l’amante de l’artiste, Margherita Luti, fille d’un boulanger de Trastevere. Selon Vasari, Raphaël a aimé cette femme durant toute sa vie. Le sceau de leur amour serait un bracelet au bras gauche de la femme qui porte la signature de l’auteur: Raphael Urbinas. Ce fascinant tableau contient certains éléments de la traditionnelle représentation de Venus, la déesse de l’amour. En premier lieu la position des mains qui rappelle le modèle de la Venus pudique de la sculpture antique. Deuxièmement le choix de certains symboles de la fertilité, comme par exemple le myrte et le cognassier représentés en arrière-plan.
Galerie Borghèse - Retable Baglioni, Dame à la Licorne, Portrait d’homme
L’extraordinaire collection Borghèse est enrichie par trois œuvres de Raphaël. Le “Dieu mortel” est l’auteur de la Dame à la Licorne (Dama con il Liocorno) (1505-06), œuvre d’une beauté exceptionnelle. Il y a plusieurs éléments, parmi lesquels le rubis et la licorne, qui exaltent les vertus conjugales et la blancheur virginale de l’épouse. Une deuxième œuvre est le Portrait d’homme (Ritratto Virile) (1503-04), on y voit facilement l’influence des portraitistes d’Europe du Nord. Son chef-d’œuvre est sans aucun doute la Déposition de Croix (Deposizione di Cristo) (1507), dite aussi Retable Baglioni (Pala Baglioni). Selon Vasari, l'œuvre a été commissionnée par Atalanta Baglioni pour commémorer la mort de son fils tué en 1500. La douleur de la mère est comparée à l’immense douleur de la Vierge.
Est-ce que vous saviez que? Avant sa restauration en 1937 La Dame à La Licorne présentait des reprises de peinture représentant le palmier et la roue instrument du martyre, attributs de Sainte Catherine d’Alexandrie, qui cachaient la Licorne. La découverte de cet animal mythique a changé la lecture de l’œuvre. Il ne s’agit plus d’une représentation religieuse mais de l’exaltation de la pureté virginale de la dame.
Est-ce que vous saviez que? Le Retable Baglioni était exposé dans la Chapelle Baglioni à l’intérieur de la Chiesa di S. Francesco al Prato à Perouse mais en 1608 pape Paul V, avec le consentement des moines, fit déplacer l’œuvre de Perouse à Rome afin de la donner à son neveu Scipione Borghèse.
Basilique Sainte-Marie-du-Peuple
Agostino Chigi, un banquier pontifical d’origine siennoise, confie à Raphaël une nouvelle chapelle pour sa famille dans la Basilique Sainte-Marie-du-Peuple . L’artiste projette la chapelle à plan centré, en s’inspirant de l’œuvre de Bramante, et dessine les cartons de la coupole qui seront employés par Luigi de Pace pour les mosaïques.
Au centre de la coupole Dieu créateur du firmament est entouré de divinités païennes qui représentent les planètes et le Soleil, surmontées par des anges qui en limite la puissance. Finalement, les Saisons ont été représentées par Francesco Salviati dans quatre tondi sur les écoinçons.
Musées du Vatican
Raphaël est appelé à Rome par le pape Jules II en 1508 pour réaliser sa première œuvre romaine, la Chambre de la Signature (Stanza della Segnatura) (1508-11) qui prend son nom du plus haut degré de juridiction du Saint-Siège: la Segnatura Gratiae et Iustitiae. La décoration de cette chambre célèbre le thème néoplatonicien de la Poésie et de la Justice dans un sens chrétien, représenté par l’œuvre la plus célèbre de l’artiste: l’École d’Athènes.
Plus tard, Raphaël continue les fresques des chambres du Vatican, parmi lesquelles la chambre d’Héliodore (Eliodoro) (1511-14), où se tiennent les audiences privées du pape et dans laquelle on peut admirer La Délivrance de saint Pierre (Liberazione di San Pietro), œuvre d’une beauté remarquable, où l’artiste introduit des jeux de lumière inédits.
Après avoir vu la Chapelle Sixtine, Raphael bouleverse son style, comme on peut constater dans la Chambre de l’incendie du Borgo (Stanza dell’Incendio di Borgo) (1514-17), qui prend son nom de la fresque qu’elle abrite. Le colorisme éclatant et les corps des protagonistes témoignent de l’influence de Michel-Ange. La dernière des quatre chambres est la Chambre de Constantin (Stanza di Costantino) (1520-24), réalisée par ses élèves, d’après les cartons de leur Maître, après sa mort.
Les Tapisseries (Arazzi) (1515-19) ont été tissées en Flandres d’après les dessins de Raphaël et elles décrivent l’histoire de saint Pierre et celle de Saint Paul. Elles étaient exposées dans un premier temps, lors des fêtes solennelles, dans la Chapelle Sixtine tandis qu’aujourd’hui elles sont conservées dans les salles du musée. En outre, dans les salles de la Pinacothèque vaticane on peut admirer le Retable Oddi (Pala degli Oddi) (1502-03) qui représente le Couronnement de la Vierge; la Transfiguration (Trasfigurazione) (1518-20), œuvre à l’iconographie complexe, qui est considérée comme étant la dernière œuvre du maître et qui représente deux épisodes de la Bible: l’apparition de Jésus aux prophètes et l’épisode du garçon possédé; la Vierge de Foligno (Madonna di Foligno - 1511-12) qui est un ex-voto commandé par Sigismondo Conti qui voulait remercier la Vierge d’avoir protégé sa maison de la foudre.
Raphaël travaille sans relâche dans les chantiers du Vatican jusqu’en 1519, année où il achève les Loges du Vatican (Logge Vaticane) (1517-1519) pour lesquelles il emploie les grotesques. Les loges étaient un lieu dédié à la conversation et elles permettaient d’aller d’un appartement à l’autre.
Est-ce que vous saviez que? La fresque de l’École d’Athènes est clairement un hommage à la philosophie grecque et elle représente le retour de l’homme, maître de ses actes, au centre de l’univers. Les différents savants de la philosophie grecque, des mathématiciens aux physiciens, des métaphysiciens aux orateurs, sont rassemblés sous la majestueuse architecture dont la perspective est parfaite. Raphaël incarne chaque personnage par un artiste ou un homme illustre de son époque, comme par exemple Héraclite qui se trouve au centre, assis sur l’escalier, et qui est représenté sous les traits de Michel-Ange ou encore Platon, représenté sous les traits de Léonard de Vinci.
Est-ce que vous saviez que? Comme le dit Vasari dans les Vies (Vite): «les âmes de ceux qui contemplaient son corps inanimé, rapproché de son œuvre presque vivante, éclatèrent de douleur», La Transfiguration (Trasfigurazione) se trouvait au pied du lit de mort de Raphaël.
Palais Jacopo Da Brescia
Le Palais Jacopo da Brescia (1515-19) est un exemple de bâtiment de style Renaissance. Il fut réalisé d’après le projet de Raphaël et il représente l’archétype du palais romain. Il ne reste que quelques parties de l’édifice original qui se dressait dans un premier temps là où on trouve aujourd’hui Via della Conciliazione. En tout cas on peut encore voir la façade en pierre de taille et ses fenêtres à croisée. Elle fut démolie et reconstruite le long de Via Rusticucci en 1936 à cause des travaux urbains du XXe siècle.
Villa Farnesina
Villa Farnesina, qui fut édifiée le long du Tibre, abrite les fresques des plus grands artistes du XVIe siècle, parmi lesquels Raphaël, Sodoma et Baldassarre Peruzzi. Les fresques de Raphaël décorent deux salles: la Loge de Galatée (Loggia di Galatea) (1511-12), dont est célèbre la nymphe Galatée représentée sur un char en forme de coquille; la Loge de Psyché (Loggia di Amore e Psiche) (1517-‘18), dont les scènes, inspirées de l’Âne d’or d’Apulée, sont insérées dans une charmille très singulière, peinte avec des fleurs, des fruits et des légumes.
Est-ce que vous saviez que? Dans la majestueuse Salle des Perspectives, que Baldassarre Peruzzi a décorée de fresques, des travaux de restauration ont permis de découvrir un graffiti moqueur écrit en allemand par un lansquenet, où on peut lire “1528 – pourquoi moi qui écris ne devrais-pas rire: les Lansquenets ont fait courir le Pape”.
Église Sant’Eligio Degli Orefici
Cette petite église d’un goût renaissance a été réalisée d’après un projet de Raphaël, sur le modèle employé par Bramante pour la Basilique de Saint-Pierre. L’œuvre est le résultat de la pensée de la Renaissance qui emploie les proportions du corps humain comme lignes directrices régissant l’architecture.
Église Sainte-Marie-de-la Paix - Sibylles et Anges
En 1515, le banquier Agostino Chigi commande à Raphaël la réalisation des fresques pour la lunette qui surmonte la chapelle de la famille à l’intérieur de l'église de Santa Maria della Pace. Ces fresques représentent un groupe de Sibylles et de Prophètes, les premiers annonciateurs du Messie. On peut voir à gauche la Sibylle de Cumes qui trace sur un cartouche porté par un ange et la Sibylle Persique qui écrit sur une tablette “Il portera à terme le destin de la mort”; tandis qu’à droite on trouve la Sibylle Frigienne et la Sibylle Tiburtine, à coté desquelles un ange vole portant un cartouche avec l’inscription suivante: “j’ouvrirai et je ressusciterai”. Au centre, un putto porte une torche. Ce qui ressort de l’œuvre est la relation entre les anges qui transmettent le message divin et les Sibylles qui vont le répandre à travers le monde. Les Sibylles deviennent ainsi le lien entre l’époque païenne, à laquelle elles appartiennent, et l’imminente époque chrétienne.
Basilique Sant’Agostino in Campo Marzio – le Prophète Isaïe
Dans la Basilique Sant’ Agostino in Campo Marzio, pas loin de Piazza Navona, on peut admirer la fresque représentant le Prophète Isaïe (Profeta Isaia) (1511-12) assis sur un trône entre deux putti portant une plaque. Le lien artistique entre Raphaël et Michel-Ange est évident dans cette œuvre, plus qu’ailleurs. La spécificité de la fresque réside dans la recherche assidue de la monumentalité et du colorsime éclatant de la figure du prophète qui est perceptible dans les figures michelangelesques de la Chapelle Sixtine.
Est-ce que vous saviez que? La Basilique conserve la suggestive Madone des Pèlerins (Madonna dei Pellegrini) peinte par Michelangelo Merisi dit le Caravage (Caravaggio).
Est-ce que vous saviez que? Peu de gens savent que la façade de cette église, érigée entre 1479 et 1482, a été réalisée avec du travertin provenant du Colisée.
Est-ce que vous saviez que? Elle était la seule église de la ville qui permettait aux courtisanes d’assister à la messe en leur réservant les premiers bancs afin que la population ne soit pas distraite.
Panthéon
Il existe un lien singulier entre le Panthéon et Raphaël. Le Panthéon, qui était un temple à l’époque classique, est aujourd’hui une Basilique mineure. Peu de gens savent toutefois que dans le majestueux "temple de tous les Dieux" sous l’édicule de la Madone de la Pierre (Madonna del Sasso), œuvre de Lorenzetto, est enterré le célèbre artiste de la Renaissance. Une épitaphe de Pietro Bembo lui rend hommage: “Ci-gît Raphaël, tant qu’il vécut, il fit craindre à la Nature d’être vaincue et lors de sa mort elle eut peur de mourir avec lui" [«Ille hic est Raphael timuit quo sospite vinci, rerum magna parens et moriente mori»].
Peu de temps après l’enterrement de Raphael, on perdit inexplicablement ses traces et le mystère continua jusqu’au début du XIXe siècle. Entre-temps, on avait avancé plusieurs hypothèses concernant son emplacement qui furent réfutées en 1833, au moment où l’Académie Pontificale des beaux-arts et des lettres des virtuoses au Panthéon (Accademia dei Virtuosi del Pantheon) obtint la permission d’ouvrir la tombe, selon les indications laissées par Vasari. Toutes les personnes présentes étaient émues car ce fut ainsi qu’on retrouva le squelette intact de Raphaël.
Est-ce que vous saviez que? Le Panthéon fut construit en 27 av. J.-C. à la demande du consul romain Agrippa, en tant que temple dédié à tous les dieux de toutes les époques, passées ou futures. Au VIIe siècle il fut converti en église chrétienne et il prit le nom de Santa Maria ad Martyres. Aujourd’hui il a été élevé au rang de Basilique mineure.
Est-ce que vous saviez que? La coupole du Panthéon reste la plus grande du monde puisqu’elle dépasse en diamètre aussi bien la coupole de la Basilique Saint-Pierre (Basilica di San Pietro) que celle de la cathédrale Sainte Marie de la Fleur (Santa Maria del Fiore) à Florence.
Est-ce que vous saviez que? Les Romains avaient surnommés "oreilles d’ânes" deux clochers érigés au XVII siècle sur le fronton de la basilique par l’architecte Gian Lorenzo Bernini. Les clochers furent enlevés seulement en 1883.
Est-ce que vous saviez que? Outre le tombeau de Raphaël, la basilique abrite les dépouilles des deux premiers Rois d’Italie, Victor - Emmanuel II (Vittorio Emanuele II) et Humbert Ier (Umberto I) mais aussi l’épouse de ce dernier, la reine Marguerite de Savoie (Margherita di Savoia), est inhumée au Panthéon. La basilique est un lieu de sépulture pour d’autres illustres artistes, parmi lesquels le peintre Annibale Carracci, l’architecte Jacopo Barozzi da Vignola et le compositeur baroque Arcangelo Corelli.
Est-ce que vous saviez que? Maria Antonietta Bibbiena est inhumée, comme dit l’épigraphe, à côté de la Madone de la Pierre (Madonna del Sasso). Il s’agit de la nièce du Cardinal Bibbiena que ce dernier avait offerte en mariage au célèbre artiste, mort avant de pouvoir épouser une femme qu’il n’avait jamais aimée.
Galerie Doria Pamphilj - Portrait d’Andrea Navagero et Agostino Beazzano
Le Portrait d’Andrea Navagero et Agostino Beazzano (1516) est l’un des premiers exemples de double portrait peint par Raphaël et il s’agit de la seule œuvre de l’artiste conservée dans la Galerie Doria Pamphilj. Les personnages représentés, deux illustres humanistes de la cour pontificale, sont placés de trois-quarts sur un fond vert émeraude.On peut voir dans l’œuvre l’excellente représentation des visages, une grande attention aux détails des cheveux épais et des barbes, comme aussi de stupéfiants jeux de lumière; tous ces éléments témoignent manifestement de l’influence du style Vénitien.
Villa Madame
Une autorisation spéciale est requise pour les visites
Parmi les projets architecturaux de Raphaël il y a la villa suburbaine connue comme Villa Madame (Villa Madama) qui se dresse au pied du Monte Mario et qui était une résidence de campagne du pape Clément VII. La villa, qui est composée de loges, de portiques, d’exèdres et de jardins à l’italienne, représente un projet architectural grandiose qui fut exécuté dans un premier temps par Raphaël et achevé par Antonio da Sangallo le Jeune et Giulio Romano. Elle a été choisie depuis 1937 par le Ministère des Affaires Étrangères comme résidence d’accueil des chefs d’État étrangers.
Est-ce que vous saviez que? La villa prend son nom "Madame” de Marguerite d’Autriche (Margherita d’Austria), qui épouse en secondes noces Ottavio Farnese.
Est-ce que vous saviez que? Même si la Villa appartenait aux Bourbons de Naples, ces derniers n’y ont jamais séjourné, en revanche ils s’en servaient comme résidence pour des artistes et des écrivains parmi lesquels figurait Wolfgang Goethe.