Basilique de Santa Croce in Gerusalemme

Incluse dans le circuit des sept églises que les pèlerins, autrefois, traversaient à pied, Santa Croce in Gerusalemme se dresse sur les vestiges du Sessorium, un complexe résidentiel de propriété impériale commencé dans la première moitié du IIIe siècle après J.-C., qui comprenait également le Circus Varianus et l'Amphithéâtre Castrense. Au début du IVe siècle, le complexe fut choisi comme résidence par Hélène, la mère de Constantin, qui transforma le grand atrium en chapelle pour abriter les reliques de la Croix qu'elle avait apportées à Rome. La basilique a été construite autour de la chapelle, c'est pourquoi elle est également appelée "Eleniana" ou "Sessoriana".

La basilique fut radicalement rénovée en 1144 par le pape Lucius II, qui ajouta un portique et érigea le magnifique clocher en brique qui existe encore aujourd'hui. Cependant, son aspect actuel est en grande partie dû aux travaux commandés au XVIIIe siècle par Benoît XIV à Pietro Passalacqua et Domenico Gregorini, qui ont créé sur la façade l'un des chefs-d'œuvre du barocchetto romain avec des influences borrominiennes évidentes.

L'intérieur est divisé en trois nefs par douze colossales colonnes anciennes en granit, dont quatre ont été incorporées dans des piliers lors de la rénovation du XVIIIe siècle. Au centre de l'abside, décorée dans la coupole avec des peintures attribuées à Antoniazzo Romano, se trouve le magnifique Tombeau du Cardinal Francesco Quiñones par Jacopo Sansovino. La chapelle de Sainte-Hélène, au bout de la nef droite, est décorée d'une mosaïque, une nouvelle version du XVIe siècle d'un original de l'époque de Valentinien III par Melozzo da Forlì ou Baldassarre Peruzzi. On dit qu'elle contient sous le sol la terre du Calvaire apportée par Hélène à Rome avec ses reliques, conservées dans la voisine chapelle des reliques. La statue de l'autel est un original romain trouvé à Ostie et transformé en Sainte Hélène avec l'ajout de la croix et le remplacement de la tête.

Dans une salle adjacente à la chapelle des reliques, on peut voir une copie grandeur nature du Saint-Suaire, offerte à la basilique par la Commissione Diocesana della Sindone de l'Arcidiocesi de Turin en 2003, ainsi que le crucifix du linceul réalisé par Monseigneur Giulio Ricci, qui a donné son nom au Centro Diocesano di Sindologia qui a le siège ici. Au pied de la chapelle reposent, depuis 1999, les restes mortels de la servante de Dieu Antonietta Meo, dite "Nennolina" (1930-1937), une petite fille qui vivait à quelques centaines de mètres de la basilique dans les années 1930 et qui est morte à l'âge de six ans et demi d'un ostéosarcome.

Dans la zone de l'amphithéâtre Castrense, appartenant depuis des siècles à la basilique et à son couvent, a été recréé en 2004 le jardin potager du monastère cistercien : sa porte en fer et en verre est l'œuvre de Jannis Kounellis.